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hara-kiri

dents blanches dans un rire bruyant. Autour de lui le cercle s’était resserré. On le trouvait amusant, le Chinois. On avait fait apporter des consommations, et des voisins, empressés, lui mettaient un verre dans la main, pour trinquer. On le questionnait.

— Qu’est-ce que tu fais ? demanda Houdart.

— Je suis étudiant en dyoit.

— Tu es Chinois ?

— Non, je suis Japonais.

— Ah ! et qu’est-ce que tu étais, là-bas ?

— J’étais Samouyiaï.

Ce mot intrigua. On demanda des explications. Le petit les donnait d’un air ennuyé, cherchant des yeux la femme. On ne comprit pas bien. On crut que c’était un prince. Un murmure d’étonnement ; d’admiration mêlée d’ironie, courut la salle dans un chuchotement. On était enchanté de posséder un prince japonais, et surtout de le voir se saoûler fraternellement avec les étudiants.

Un des assistants, plus enthousiasmé, fit apporter d’autres bocks.

— Joséphine, pleine de vénération, rudoyait les plus proches pour les faire écarter. Le prince ne pouvait pas respirer. Il ne fallait pas l’étouffer, que diable !

Lui, obstiné, demandait toujours la femme. C’était une idée fixe : il la voulait.

Alors Joséphine, empressée, se leva et alla