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hara-kiri

— Vous savez bien qu’il est plein de bonne volonté, seulement il faut de l’argent pour les démarches et pour payer la réclame. Je vous l’ai dit cent fois. Mais vous ne feriez pas le plus léger sacrifice pour me venir en aide.

Il haussa les épaules et sortit en fermant violemment la porte.

En effet, ce n’était pas la première fois que Juliette rappelait que Fracasse ne pouvait rien obtenir sans argent. Mais le prince commençait à éprouver des difficultés pour en trouver. Depuis quelques mois, ils menaient une existence échevelée, compliquée de soupers, de voitures, de rapides voyages, de folies de toutes sortes. Les billets de banque, à l’hôtel de l’avenue de Villiers, dansaient une sarabande échevelée et s’évanouissaient miraculeusement. Les envois de Taïko-Naga, de plus en plus fréquents et considérables, pourtant, paraissaient comme de menues gouttes d’eau dans l’océan des dépenses et réussissaient à peine à boucher quelques-uns des innombrables trous creusés d’avance. Le vieillard annonçait qu’il lui devenait de plus en plus difficile d’emprunter sur ses propriétés, déjà fortement grevées et diminuées de valeur par des ventes partielles successives. À Paris, Taïko-Fidé était couvert de dettes. Comme on connaissait son train de vie et qu’il payait jusqu’alors très exactement, il n’avait pas eu de