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sauter la cervelle. Il gisait inanimé, sur un canapé où François l’avait couché. Auprès du corps, une forme humaine agenouillée semblait prier, secouée par des sanglots convulsifs. C’était Marguerite de Barrol, venue par hasard, prise d’un caprice. La douleur de la jolie comtesse en apprenant l’événement funèbre avait été terrible et, terrassée, véritablement désespérée, elle pleurait, rêvant aux paroles étranges de Valterre la veille, comprenant enfin.

Presque en même temps que Fidé, Mme de Lunel, gravissait l’escalier. Elle arrivait furieuse de la conduite du vicomte, à la Kermesse, prête à lui faire d’amers reproches. Les cris de François la terrifièrent. Après une courte hésitation, elle continua de monter et, brusquement, elle se trouva auprès de Marguerite, devant le cadavre. Un instant, elles se regardèrent, indécises, puis, la marquise, reprenant son sang-froid et voulant sauver la situation, dit :

— Je passais par hasard… j’ai vu le valet de chambre se précipiter…

Et sans attendre la réponse, elle se retira très contrariée de la présence du prince. Marguerite demeura, cherchant à arrêter ses pleurs. Elle attendit la venue d’un médecin et aida Fidé à placer le corps sur le lit, rappelée un peu à elle-même par la sortie de Mme de Lunel, trop sincère cependant pour sacrifier sa douleur à la pru-