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hara-kiri

Attendri à la pensée que son ami était ruiné, il lui offrit de partager sa chambre où couchait déjà une femme et le grand Vaissel. On se gênerait…

Fidé sourit tristement. À minuit, il quitta Boumol et revint lentement vers l’avenue de Villiers, serrant dans sa poche la clef du petit hôtel, qu’il avait conservée. Il pénétra sans peine, gravit l’escalier et arriva jusqu’à la chambre de Juliette. La porte était fermée à l’intérieur. Un silence de mort régnait dans l’appartement. Sans hésitation, Fidé tira de sa gaine mignonne le stylet et, choisissant la place entre les côtes, avec sa main gauche, d’un mouvement violent, il enfonça la lame jusqu’à la garde, sans pousser un cri. Le corps inerte fléchit et s’allongea sur le paillasson.

L’appartement était vide. Juliette villégiaturait à Trouville avec Estourbiac.

On ne découvrit le corps que trois jours après.