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hara-kiri

Ah ! il n’y en avait pas deux à Paris… vous entendez bien, pas deux !… qui s’y entendissent comme lui pour monter une revue et avoir de jolies femmes ! Aussi, on lui en faisait des demandes ! Il fallait voir son cabinet quand il préparait sa machine… Il y en avait un défilé !… C’est Mme Monaïeul qui n’était pas contente ! Pourtant il faut bien que vieillesse s’amuse !

Tout en parlant, il prenait des airs satisfaits et conquérants.

Elles étaient vite lancées, les petites femmes, à son théâtre. Un entrefilet dans les journaux ! des photographies dans les passages, et… crac ! — ça y était ! Ça le faisait cocasser tout de même. D’abord il y avait les anciennes, les habituées… Celles-là, elles entraient tout droit dans le cabinet directorial, sans frapper, la tête haute, avec un frou-frou de satin et de soie, donnant un bon bécot à ce sacré père Monaïeul, puis lui posant crânement leurs conditions.

— Tu sais, ma vieille, cette fois, je veux un travesti ou sans ça… zut !

Les débutantes n’en menaient pas si large. Elles vous étaient tremblantes de trac, le rose aux joues, émues, faisant leur boniment, toutes craintives. Il y en avait qui ajoutaient pour leur défense :

— Je ne suis pas neuve, monsieur le Directeur,