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le tenir par les fortes attaches de la chair et ne croyait pas que cet étudiant, qui profitait si mal des leçons de ses professeurs de droit, dût si bien retenir les enseignements du vicomte de Valterre. Que pouvait-elle craindre d’ailleurs ? Taïko, toujours doux et charmant, était même souvent trop généreux… Elle ne voulait pas qu’il fît des bêtises avec elle. Ça, c’était bon pour les vieillards et les gens sérieux.

Au Young-Club, ces messieurs trouvaient Cora catapulteuse et venaient souvent l’applaudir à son théâtre. Elle, pour les remercier de leur amabilité, ayant à se faire un nouveau costume pour le dernier tableau du Ban des Belles-Mères, l’avait commandé aux couleurs du club : maïs et grenat. Parfois il lui arrivait de prendre des mines sentimentales et de poser pour la femme sérieuse. Cela ne durait jamais bien longtemps, mais, dans les coulisses, cela faisait rire les petites camarades. Le compère profitait de l’occasion pour placer des mots de l’âge de Mme Tarquin, la mère noble. À l’entr’acte, il criait de loin à Cora :

— Dis donc, ma fille, veux-tu prendre une prune ?

Et comme, étonnée, elle lui demandait la cause de cette munificence inusitée, le vieux cabotin, la bouche fendue, ricanait :