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que des ortolans rôtis. Non, mais on prépare une bonne nourriture bourgeoise, saine et abondante.

Ainsi, ce matin, nous avons mangé le reste du gigot d’hier, arrangé avec des pommes de terre, des tripes à la mode de Caen et une bonne salade de lentilles. Un bon morceau de livarot par là-dessus, et un bon café, et puis voilà !

Je ne sais si vous êtes comme moi, mais j’adore les tripes à la mode de Caen.

Quand j’étais professeur de quatrième au collège de Brive-la-Gaillarde, j’avais un de mes collègues dont la tante tenait une charcuterie à Caen. Tous les dimanches matin, mon ami recevait, par les messageries, un plein pot de tripes toutes préparées. Il n’avait qu’à les faire chauffer.

Sachant le goût très vif que je professais pour les tripes, ce brave garçon ne manquait pas de m’inviter chaque dimanche.

J’apportais trois ou quatre bouteilles de cidre. Un autre apportait autre chose. Ah ! ces déjeuners dominicaux de Brive-la-Gaillarde ! Ils sont restés un des meilleurs souvenirs de ma jeunesse.

J’ignore ce qu’est devenu mon collègue aux tripes.

Les dernières nouvelles que j’ai reçues de lui, c’est quand il fut nommé sous-principal au col-