Page:Allais - À l’œil.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Toutoute était donc la plus heureuse des jeunes chiennes. D’autant plus qu’elle jouissait en même temps des plaisirs de la famille.

Chaque matin, son petit frère Black arrivait en trottinant partager le bon lait sucré. Après avoir bien joué, bien cabriolé, Black qui était un toutou raisonnable, regagnait l’atelier de son jeune maître, et terminait sa journée en s’occupant avec des rognures de cuir.

Un dimanche matin qu’il faisait très froid, Zette en grande toilette, toute prête à aller déjeuner chez grand’mère, s’aperçut que Toutoute avait le poil tout mouillé et grelottait misérablement.

Zette prit Toutoute et l’enferma dans la petite armoire du poêle de la salle à manger, une armoire qui sert à faire chauffer les assiettes.

Et puis, on s’en alla chez grand’mère.

Quand on rentra le soir, la maman de Zette chercha Toutoute.

On appelait : Toutoute ! Toutoute !

Mais Toutoute ne répondait pas. Alors Zette se rappela :

— Elle était mouillée, je l’ai mise sécher dans l’armoire aux assiettes.

La pauvre Toutoute était là, raidie par la mort, asphyxiée.

La petite Zette regarda avec un peu de dégoût