Page:Allais - À l’œil.djvu/151

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pagné d’un riche état-major, suivi d’escadrons innombrables de fringants chasseurs et de spahis graves.

Et puis, voilà Pigalle ! La fin du rêve !

Hue, Gallifet ! Hue, Sidi ! Grimpez le rude calvaire de la réalité.

L’imagination serait le plus grand bienfait de la vie, si elle n’avait l’inconvénient de faire perdre leur place à ceux qui la caressent.

Gallifet n’est plus côtier.

La Compagnie Générale des Omnibus a cru devoir remercier ce vieux serviteur, non sans une petite retraite, pourtant.

Gallifet m’a affirmé que c’était à cause de ses opinions orléanistes. (Quand on a vécu deux ans avec le duc d’Aumale, vous savez, botte à botte !)

Mais moi, je sais qu’il y a une autre cause plus immédiate que ces tendances monarchistes.

Un jour, Gallifet montait la rue des Martyrs, quand un bruit de tambours et clairons éclata sur le boulevard Rochechouart. Un régiment passait !

Le sang de Gallifet ne fit qu’un tour.

Le régiment défilait là tout près.

Gallifet gravit la rue qui le séparait des troupiers. Il les suivit un petit bout, un petit bout