Aller au contenu

Page:Allais - À l’œil.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fourrures, était coiffée d’un chapeau tyrolien en feutre gris, de jeune garçon. Les bords en étaient rabattus très bas sur le front. Les grands yeux paraissaient avoir de plus longs regards qu’à l’ordinaire, et elle s’était fait, ce soir-là, de mignons accroche-cœur, non pas à la manière des Espagnoles, mais de vraies petites guiches de jeune dos.

Après les premières effusions, quand elle se fut désemmitouflée :

— Mais, il fait un froid de loup chez vous, mon cher !

Alors, très désespéré, il chercha fébrilement chez lui de vagues combustibles, mais en vain.

Vivant constamment au dehors, il avait toujours négligé ce détail de la vie domestique.

Alors elle devint furieuse et cruelle.

— Mais c’est idiot, mon cher ! Brûlez vos chaises, mais, de grâce, faites du feu. J’ai les pieds gelés.

Il refusa net. Son mobilier lui venait de l’héritage de sa mère, et le brûler lui paraissait un odieux sacrilège.

Il prit un moyen terme.

Il la fit se déshabiller et coucher.

Lui-même se dévêtit complètement.

Avec un canif qu’il avait préalablement bien affilé, il s’ouvrit le ventre verticalement, du