Page:Allais - À l’œil.djvu/166

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fascine de son terrible regard la pauvre petite reine du désert, qui n’en mène plus large.

On applaudit longuement Bidel, et nous sortons.

Léon, un de mes deux amis, est tout songeur.

— Si l’on pouvait agir, murmure-t-il, avec les femmes comme Bidel avec les lionnes !

— Tu sais bien, mon pauvre ami, que les lionnes les plus sauvages sont des brebis auprès des femmes.

— Oui, je sais bien.

Ce pauvre Léon a une petite femme que, grand admirateur de Richepin, il a baptisée Miarka, parce que son père (à Miarka) est un homme d’une nature hargneuse et velue et qu’elle-même possède un torse d’écuyère et le mépris des lois.

Miarka n’est pas très commode, et, à certains moments, son attitude semble impérieusement réclamer la cravache de Bidel, mais Léon est si bon[1] !

  1. Il faut plaindre et non railler les pauvres garçons qui ont de telles amantes. Moi, j’ai une petite bonne amie douce comme la peluche et faisant toutes choses à ma volonté. Si ces lignes lui tombent sous les yeux, qu’elle reçoive ici l’hommage de mes plus ardentes tendresses. D’ailleurs, je compte lui écrire ce soir ou demain.