Page:Allais - À l’œil.djvu/201

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S’adressant à moi.

— Monsieur, f…ez-lui donc sur la gueule pour y apprendre à se mêler de ce qui le regarde ! En voilà un veau !

J’hésitais à frapper.

— F…ez-lui donc sur la gueule, que je vous dis, à c’daim-là !… Vous n’êtes donc pas un homme ?

Ma foi, un peu piqué dans mon amour-propre, j’obéis.

Je décochai au jeune homme pâle et triste un formidable coup de poing, qu’il para fort habilement d’ailleurs, avec son œil gauche.

Une heure après cet incident, la délicieuse enfant, véritable vierge de Vermicelli[1], m’amenait en sa chambrette du boulevard Arago et me prodiguait ses plus ultimes caresses.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le lendemain à midi, exact au rendez-vous du jeune homme pâle et triste, je me trouvai chez Dreher.

Lui n’y vint pas.

Mesquine rancune ? simple oubli ?

  1. Vermicelli, célèbre peintre italien qui florissait à Gennevilliers vers la fin du xixe siècle.