Pendant ce temps, la bonne Mme Merry-Joë est dans un coin de la salle, occupée à confectionner des costumes pour les petites.
Quand Mme Merry-Joë confectionne des costumes, l’humanité lui devient absolument indifférente. Rien ne lui est plus, plus ne lui est rien.
On crie autour d’elle. De tumultueux imbéciles réclament la revue ! la revue ! Les cannes heurtent le plancher, les verres se fracassent. Des chaises voltigent dans l’air. Une fois, même, on a tiré des coups de revolver. (Le Canapé cambodgien est réputé dans Montmartre pour ses soirées orageuses.)
Quand les petites ne sont pas en scène, Mme Merry-Joë, insoucieuse de ce bruit, confectionne, confectionne, confectionne.
Et ils sont toujours charmants, les costumes des jeunes misses.
Surtout les petits manteaux à carrick qu’elles portent maintenant.
Les chapeaux sont moins bien. Je n’aime pas les chapeaux des petites Merry-Joë.
Je trouve que la plume de paon ne fait pas bien avec les muguets, et que les roses ne gagnent pas au voisinage des coquillages de nacre.
Affaire de goût.
Tous les soirs après la représentation, je fai-