ces précautions hygiéniques, mais pourquoi ce silence absolu ?
Donnay m’offre cette explication, assez ingénieuse, ma foi :
— Ces gens-là ne parlent pas parce qu’il leur dégoûte d’employer des mots qui ont servi à d’autres sans pouvoir les essuyer avec un petit morceau de papier.
Il y a tout de même des gens bizarres dans la vie !
Le soir, avant dîner, des fois, nous allons au Lido.
Non pas que ce soit joli, joli, car ce serait plutôt décevant et contradictoire avec la vieille idée romanesque qu’on s’en fait volontiers ; mais la mer y est fort belle et le casino joyeux.
Et puis, on y voit des chevaux !
Cinq chevaux : quatre au service du petit train qui traverse l’île et sa largeur, de la largeur de l’Adriatique.
Le cinquième, évidemment sorti des écuries de l’Apocalypse, s’adonne à la remorque d’un stupéfiant véhicule, curieux spécimen de la carrosserie du xviie siècle.
Les bébés vénitiens contemplent ces coursiers de l’air ahuri que prennent les tout petits de