Page:Allais - À l’œil.djvu/32

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— Ferrod, tu es idiot.

— C’est facile à dire, à toi. Mais si les bourgeois t’avaient fait ce qu’ils m’ont fait, tu verrais un peu.

— Mais que t’ont-ils fait de si terrible ?

Alors Ferrod détournait la conversation. Pourtant un jour il me dit :

— Je ne veux pas te dire ce qu’ils m’ont fait, parce que, quand j’en parle, je me prends à pleurer comme le jour où ça s’est passé… Les cochons !

Je grillais de la connaître, cette terrible histoire, mais comme ce souvenir paraissait véritablement pénible à mon pauvre ami, je n’osais trop insister.

La semaine dernière, Ferrod et moi, nous nous rencontrons.

Un vent de flânerie souffle sur nos têtes, et nous déjeunons ensemble.

Que faire à Paris, l’après-midi ?

Nous consultons tout un jeu d’affiches. La seule distraction consiste en une exposition de chemins de fer et autres à Vincennes.

Pourquoi pas ?

Et nous voilà partis à Vincennes.

Arrivés au bois, Ferrod paya la course au cocher et nous continuâmes à pied.

Ferrod me paraissait drôle, bizarre, fureteur.