Page:Allais - À l’œil.djvu/59

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Gustave et Léa ne semblaient pas pressés, eux. Leurs yeux se fixèrent sur le coffre-fort avec une persistance croissante.

Parfois leurs regards se croisant, en disaient long.

À la fin, Gustave se décida avec un faux rire niais.

Il tourna les petits boutons du coffre-fort, comme pour s’amuser, en regardant Léa.

Léa l’encourageait de son sourire doux.

Justement, on commençait à apercevoir le convoi. Toutes les têtes et toutes les attentions étaient tendues.

Sous les doigts agiles de Gustave, les petits boutons tournaient, tournaient, dans des combinaisons sans nombre. Parfois, quand il se fatiguait, Léa le relayait avec la tranquillité posée qu’exigent ces sortes d’opérations.

Tant d’amour et tant de patience devaient être récompensés.

La Société des Beni-Bouffe-Tout passait lorsque la massive porte du coffre s’ouvrit avec une majesté solennelle.

En un clin d’œil, la sélection des valeurs se fit, toutes celles nominatives respectées scrupuleusement et laissées à leur place.

Dans un petit tiroir gisaient quelques bijoux, de famille sans doute.