Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/100

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Sans qu’un muscle de ma physionomie tressaillît, j’acquiesçai.

Mais, le soir, je ne pus me défendre de gronder doucement Marie de sa folie.


Un autre jour, elle arriva tout essoufflée, me sauta au cou, m’embrassa à tour de bras, en disant :

— Regarde par la fenêtre le beau petit cadeau que j’apporte à mon ami.

Dans la rue, des hommes descendaient d’un camion un palmier qui me parut démesuré.

— Hein ! fit-elle, je suis sûre qu’il y a longtemps que tu rêvais d’avoir un palmier chez toi.

Je ne m’étais pas trompé : ce palmier, y compris la caisse, ne mesurait pas moins de 4 mètres 20, alors que mon plafond n’était éloigné du plancher que de 3 mètres 15.

— Et puis, tu sais, ajouta-t-elle, je considère ce palmier comme le symbole de ton amour. Tant qu’il sera vert, tu m’aimeras. Si les feuilles jaunissent, c’est que tu me tromperas.