Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/16

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je passais toutes mes vacances, mes parents exerçant une industrie insalubre dans un milieu confiné.

(Mes parents — j’aime mieux le dire tout de suite, pour qu’on ne les accuse pas d’indifférence à mon égard — avaient établi une raffinerie de phosphore dans un appartement au cinquième étage, rue des Blancs-Manteaux, composé d’une chambre, d’une cuisine et d’un petit cabinet de débarras, servant de salon.)


Un véritable éden, la propriété de mon parrain ! Mais c’est surtout la basse-cour où je me plaisais le mieux, probablement parce que c’était l’endroit le plus sale du domaine.

Il y avait là, vivant dans une touchante fraternité, un cochon adulte, des lapins de tout âge, des volailles polychromes et des canards à se mettre à genoux devant, tant leur ramage valait leur plumage.

Là, je connus Ferdinand, qui, à cette époque, était un jeune canard dans les deux ou trois mois. Ferdinand et moi, nous nous plûmes rapidement.