Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/163

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travers l’onde mourante de ses larmes l’arc-en-ciel de son sourire.

— Veux-tu que je te parle, mon chéri ?

— …

— J’ai une idée. Tu verras, tu ne perdras pas ton argent.

— …

— Demain je retournerai chez Van Deyck-Lister, et je lui dirai de ne rien te dire. Comme ça, c’est lui qui te devra les cinquante louis.

J’acquiesçai de grand cœur à cette ingénieuse proposition.


(Je dois dire, pour mon excuse, que ces faits se passaient dans le courant d’une année où, à la suite d’une chute de cheval, j’avais perdu tout sens moral.)


Très loyalement, Van Deyck-Lister le 31 décembre, à minuit, me remit la somme convenue.

J’empochai ce numéraire sans qu’un muscle de mon visage tressaillît, et j’offris même un bock au perdant.