Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/166

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Un sale cochon, quoi !

Et elle l’aimait… fallait voir !

Pour un empire, elle n’aurait pas voulu laisser aux servantes le soin de lui préparer sa nourriture.

Et c’était vraiment charmant de la voir, cette jeune fille d’une grande beauté, mélangeant les bonnes pelures de pommes de terre, le bon son, les bonnes épluchures, les bonnes croûtes de pain.

Elle retroussait ses manches et, de ses bras (qu’elle avait fort jolis), brassait le tout dans de la bonne eau de vaisselle.

Quand elle arrivait dans la cour avec son siau, le vieux cochon se levait sur son fumier et arrivait trottinant de ses vieilles pattes, et poussant des grognements de satisfaction.

Il plongeait sa tête dans sa pitance et s’en fourrait jusque dans les oreilles.

Et la jeune fille d’une grande beauté se sentait pénétrée de bonheur à le voir si content.

Et puis, quand il était bien repu, il s’en retournait sur son fumier, sans jeter à sa bien-