Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/295

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haricots, et puis de la salade, et puis le dessert.

À ce moment-là, le temps devenant plus frais, on ferma la fenêtre.

Une des jeunes filles se mit au piano. Une autre chantait.

Du quai, on n’entendait rien, mais on devinait facilement que cette musique devait être charmante.


À force de prendre des absinthes, toujours la dernière, les amis éprouvaient une violente émotion. Ils pleuraient comme des veaux, littéralement.

— Ah ! la vie de famille !

À un moment, Delavanne sembla prendre une grande résolution.

— Tiens ! nous sommes des imbéciles de nous désoler. Tout ça peut bien s’arranger. Si tu veux, nous allons monter chez ces gens demander la main des demoiselles.

Vous devinez l’accueil.

Le graveur héraldique, d’abord ahuri, leur répliqua par une allocution d’une extrême vivacité, où le terme de sale pochard revenait avec une fréquence regrettable.