Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/50

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Pour vous donner une idée de ses prix, il donne une montre en argent pour presque rien. Les pendules ne coûtent pas beaucoup plus cher.

Ce jeune homme, de nationalité suisse, s’appelait Henri Jouard. Comme tous les Suisses, Jouard, à la patience de la marmotte, joignait l’adresse du ouistiti.

Ce jeune homme était posé comme un lapin et doux comme une épaule de mouton.

Quoi donc, mon Dieu, aurait pu faire supposer, à cette époque-là, que cet Helvète aurait déchaîné sur Andouilly le torrent impitoyable de la delphacomanie ?


Tous les soirs, après dîner, Jouard avait l’habitude, en prenant son café, de modeler des petits cochons avec de la mie de pain.

Ces petits cochons, il faut bien l’avouer, étaient des merveilles de petits cochons ; petite queue en trompette, petites pattes et joli petit groin spirituellement troussé.

Les yeux, il les figurait en appliquant à leur place une pointe d’allumette brûlée. Ça leur faisait de jolis petits yeux noirs.