Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/70

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concurrence sérieuse que dans le luisant de ses chapeaux, et si on ne se lassait pas d’admirer ses cravates, on avait, depuis longtemps renoncé à en savoir le nombre.

De même pour ses gilets.

Que faisait Boisflambard au quartier Latin ? Voilà ce que personne n’aurait pu dire exactement. Étudiant ? En quoi aurait-il été étudiant et à quel moment de la journée aurait-il étudié ? Quels cours, quelles cliniques aurait-il suivis ?

Car Boisflambard ne fréquentait, dans la journée, que les brasseries de dames ; le soir, que le bal Bullier ou un petit concert énormément tumultueux, disparu depuis, qui s’appelait le Chalet.

Mais que nous importait la fonction sociale de Boisflambard ? N’était-il pas le meilleur garçon du monde, charmant, obligeant, sympathique à tous ?


Pauvre Boisflambard !

J’hésitai de longues secondes à le reconnaître, tant sa piteuse tenue contrastait avec son dandysme habituel.