Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/159

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sont réputés dans l’univers entier pour leur extrême beauté.)


Il était vraiment temps que je fisse d’Angéline ma maîtresse, car, le lendemain même, elle allait mal tourner.

Son ravissement de n’avoir plus à confectionner les chapeaux des élégantes du onzième arrondissement ne connut pas de bornes, et elle manifesta à mon égard les sentiments les plus flatteurs, sentiments que j’attribuai à mes seuls charmes.

Je n’eus rien de plus pressé (pauvre idiot !) que d’exhiber ma nouvelle conquête aux yeux éblouis de mes camarades.

— Charmante ! fit le chœur. Heureux coquin !

Un seul de mes amis, fils d’un richissime pharmacien d’Amsterdam, Van Deyck-Lister, crut devoir me blaguer, avec l’accent de son pays, ce qui aggravait l’offense :

— Oui, cette petite, elle n’est pas mal, mais je ne vous conseille pas de vous y habituer.

— Pourquoi cela ?