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UN NOUVEAU PNEU

— Les brutes, interrompit quelqu’un.

— Et cela se passe au dix-neuvième siècle ! remarqua un autre.

— Alors, que fites-vous ? s’informa un troisième.

— Dame ! ma pompe remise en place, je me disposais, tout penaud, à continuer ma route à pied, quand la vue d’une charcuterie m’inspira une idée géniale…

— Une charcuterie ?

— Oui, vous allez voir. J’entrai chez le charcutier et je lui achetai deux mètres soixante de boudin cru que j’introduisis dans mon pneu.

— Du boudin ?

— Parfaitement, du boudin ! Et, depuis ce jour-là, je ne roule plus que sur boudin, et je m’en trouve très bien.

Alors l’un de ces messieurs observa, au milieu du silence général :