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NOTES SUR LA CÔTE D’AZUR

— Oui, monsieur.

— Est-ce que vous parlez français ?

— Oui, monsieur.

— Ah ! c’est bien regrettable, parce que, moi aussi, je parle français, de sorte que vous ne pourriez me rendre aucun service. C’est bien regrettable !

— Qu’est-ce que vous voulez, monsieur, ce sera pour une autre fois.

— Mais, que cela ne vous empêche pas de prendre un verre avec nous ; voulez-vous ?

— Avec plaisir, monsieur.

La petite femme semble heureuse comme tout de trinquer avec le vieil interprète rouge et blanc.


… Le compartiment où je pénètre est occupé par trois messieurs, qui m’accueillent avec une évidente discourtoisie. Complet, s’écrient-ils, me désignant les places vacantes encombrées par des couvertures et autres menus objets.

Ces messieurs sont des Anglais inhospitaliers.

Délicatement, je prends les couvertures et autres menus objets de la place du coin, je les reporte à côté et m’installe le plus confortablement du monde.

Le train part.

Me voilà tout à la joie de m’en aller loin de ce boueux et brumeux Paris, vers le bon soleil, où je vais soigner ma petite neurasthénie et dorloter ma blême dégénérescence.