Page:Allais - L’Affaire Blaireau.djvu/79

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ne l’abandonnerai pas, se dit-elle. Il serait odieux que je ne m’intéresse pas au sort d’un garçon qui a été condamné à cause de son amour pour moi. Je dois adoucir sa captivité, d’autant plus qu’il a été d’une discrétion admirable et qu’il s’est laissé condamner quand il n’aurait eu qu’un mot à dire. C’est dommage qu’il ne soit pas gentilhomme. »

Et c’est pourquoi Blaireau reçut un matin, en la prison de Montpaillard, un panier garni de victuailles délicates, de dix bouteilles de vin et de cigares exquis tout pareils à ceux de M. de Chaville, et dont il a été question au début de cette histoire.

À partir de ce jour, les envois se renouvelèrent régulièrement.

Parfois un fin billet parfumé accompagnait l’envoi : « Bon courage !… On sait tout !… La personne vous est reconnaissante de votre discrétion… etc., etc. »