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L’ARROSEUR

— Brumeusement.

— C’est crevant !… Le Père, le Saint-Esprit, le Fils !… Le Père a engendré le Saint-Esprit en se contemplant lui-même… Toi, qui commences à être un vieux type, tu ne comprends pas grand’chose à ça, déjà ? Alors, quoi, nous, les mômes !… Et après, le père a contemplé le Saint-Esprit, et ils ont engendré le Fils !… C’est dommage, dis donc, qu’on n’ait pas organisé des trains de plaisir pour assister à ça, hein ?… Ils sont trois et ils ne sont qu’un… Ils ne sont qu’un et ils sont trois ! Arrange ça… Moi, encore, je ne suis pas trop bête, j’en prends et j’en laisse ; mais, autour de moi, au catéchisme, il y a un tas de petites gourdes qui en deviennent gaga. Tiens, veux-tu que je te dise Seulement, tu le répéteras pas à p’tite mère, qui coupe un peu dans ces godants-là ?

— Tu parles dans l’oreille d’un sépulcre.

— Eh ben ! le mystère de la Sainte-Trinité…

— Dis.

— Ça manque de femmes !