Page:Allais - Le Bec en l’air.djvu/298

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— Est-ce que je sais, moi ! Est-ce que tu m’as donné les pruneaux à garder ?

J’aime beaucoup mon petit Jujules, mais je pense que les enfants menteurs et obstinés ont besoin d’une correction.

J’allais donc châtier l’enfant quand mon épouse Brigitte, attirée par le bruit, entra dans la salle à manger.

— Qu’y a-t-il ? s’enquit cette dame.

— Il y a que Jujules vient de manger des pruneaux et qu’il ne veut pas l’avouer.

— Est-ce vrai, Jujules ?

— Non, maman, ça n’est vrai ! Je n’ai pas mangé les pruneaux ; pourquoi que j’aurais mangé les pruneaux, d’abord ?

Brigitte, mon épouse, est d’une faiblesse déplorable à l’égard de notre fils. Tout ce qu’il fait est bien fait.

Naturellement, elle prit parti pour Jujules contre moi.