Page:Allais - Le Boomerang.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Guillaume s’intéressait à cet individu qui lui semblait privé de mouvement, ainsi que le sont les cariatides des monuments et les statues de la place de la Concorde et autres objets d’art dus au ciseau de nos plus grands artistes.

Pendant son heure et demie d’attente, car il s’est bien passé un quart d’heure depuis notre dernier chronométrage, Guillaume, peu à peu, se ressaisissait, reprenait goût à la vie.

Le problème insoluble que lui offrait cet être immobile charmait déjà son esprit de poète investigateur et symboliste (quoique classique) ; il y avait en lui l’âme d’un ancien reporter qui aurait quelques tendances à faire un peu de police pour égayer ses loisirs.

Or, précisément parce que son existence s’était écoulée regrettons-le, pour la plus grande partie, dans l’inaction, Guillaume ne s’était jamais connu de loisirs réels excepté à cette heure suprême, où, avant de mourir… il avait tout le temps.

À force d’investiguer, il remarqua qu’un