Page:Allais - Le Boomerang.djvu/173

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dre, voilà qui, en vérité, dépassait toutes les limites…

Je me levai d’un bond, d’un seul…

— Ah ! c’est bien, cela ! fit Roussetière, le visage souriant et admiratif.

— On avait bu, t’ai-je dit, poursuivit Le Briquetier, bu force vins et liqueurs et je sentais mon visage enflammé d’alcool et de colère… Je regardai le Hollandais fixement dans le jaune des yeux… et, au milieu d’un silence, d’un silence de mort… je lui dis d’un ton enjoué, badin, sûr de mon fait :

« Vous en avez de bonnes, cher monsieur ! Mais on n’avance pas de pareilles choses sans les soutenir d’un enjeu… Faisons un pari, voulez-vous ? Vous prétendez que toutes les femmes trompent leurs amants, et que vous vous chargez de souffler une femme à n’importe quel citoyen français, en quarante-huit heures. Moi, monsieur, ce n’est pas quarante-huit heures que je vous donne, pour triompher de Marie-Blanche Loison, ma jeune et jolie maîtresse, ce n’est pas cinq jours, pas dix jours, mais quinze jours. Venez vous installer dans mon hôtel, vous y trou-