Page:Allais - Le Boomerang.djvu/178

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de la mettre au courant de son pari extravagant.

Il prit quelques détours, qu’il crut adroits, afin de ne pas heurter les délicatesses de cette exquise jeune femme.

D’autre part, son langage, en exprimant ces choses, manquait peut-être de clarté ; car il sentait bien comme cela était incorrect de mettre dans la confidence une personne qui se trouve l’objet d’un pari dans ces conditions.

Seulement, il se rappela qu’on n’avait pas parlé d’une telle clause ; dès lors, sa conscience demeura tranquille.

Ajoutons que, même autrement, il eût éprouvé la même quiétude.

Voici exactement, pour le meilleur profit des historiographes futurs, la phrase lapidaire dont s’était servi Népomucène Le Briquetier pour informer Marie-Blanche Loison de cette affaire considérable :

— Écoute bien, Marie Blanche Loison, ma douce maîtresse, j’ai parié vingt-cinq louis que tu ne me tromperais pas, dans les quinze jours, avec ce Hollandais… Il y en a dix aujourd’hui.