Page:Allais - Le Boomerang.djvu/92

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Pour ce qui est des vins, je ne vois guère que Raoul Ponchon, digne d’en toucher deux mots.

Une adorable cordialité ne cessait de régner entre les convives.

Sitôt après la matelotte, arrosée de chacun d’une bouteille de chablis, et dans la forme contestable de ce fameux vers du vieux poète adjurant Napoléon III :


Le vrai feu d’artifice est d’être magnanime,


Berg-op-Zoom provoquait les confidences :

— Crois-moi, Guillaume, le meilleur baume pour les peines d’amour c’est de les raconter à son ami. Ne suis-je pas ton ami, Guillaume ?

— Le plus récent, j’en suis sûr, le plus fidèle, je l’espère.

Et Guillaume de la Renforcerie, s’épanchant dans le sein de son amphitryon, ne lui cachait rien de son aventure sentimentale : la rencontre fortuite de Marie-Blanche Loison, le coup de foudre suivi de l’immédiate et non moins fortuite séparation, puis, comment il la retrouvait au théâtre des Folles-Ivresses, dans ce rôle