Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/128

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— D’un froid et chaud, vous voulez plutôt dire, Captain ?

— Tiens, c’est vrai, je n’y avais point songé. Ce major Heitner est encore plus inconséquent que je ne croyais.

Et pour chasser la mauvaise impression de l’inconséquence excessive du major, nous pénétrâmes, Cap et moi, dans un de ces petits american bars, qui sont le plus bel ornement de la baie de Villefranche.

Après l’ingurgitation d’un lemon-squash[1], Cap reprit :

— La guerre stupide que l’homme fait aux microbes va, d’ici peu de temps, coûter cher à l’humanité.

— Dieu nous garde, Cap !

— On tue les microbes, c’est vrai, mais on ne les tue pas tous ! Et comment appelez-vous ceux qui résistent ?

— Je ne les appelle pas, Cap ; ils viennent bien tout seuls.

— Ah ! vous ne les appelez pas ? Eh bien, moi, je les appelle de rudes lapins ! Ceux-là sortent de leurs épreuves plus vigoureux

  1. Le lemon-squash n’est autre que notre citronnade ; glace pilée, jus de citron, sucre en poudre, eau-de-seltz ou soda. Bien remuer, ajoutez un rond de citron.