Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/206

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(mettez-vous à sa place, si vous aimez tant soit peu votre mère !), Cham Loth hésita longtemps entre l’intempérance et les voyages.

Finalement, il se décida pour ces derniers, mais, garçon pratique avant tout (les jeunes Moabites sont encore réputés aujourd’hui pour leur habilité consommée dans tous les trafics), Cham Loth emporta avec lui des chariots remplis de marchandises diverses, d’un prix de revient insignifiant et ne comportant, chacune, qu’un faible volume, en telle sorte qu’il pût les débiter lui-même, au cours des pays traversés, sans se faire aider par de souvent indélicats serviteurs.

Cham Loth devint vite populaire par toute l’Asie, son pécule s’arrondissait à vue d’œil, en même temps que faiblissait son chagrin, si bien qu’au bout de peu de temps, le brave garçon était le premier à rire du curieux accident survenu à sa pauvre maman.

L’exemple de Cham Loth porta ses fruits : beaucoup de jeunes hommes se répandirent par les pays voisins, débitant mille objets disparates, dont, à grosses clameurs, ils indiquaient le nom, l’emploi, les mérites et le prix.

Par imitation, le peuple désignait ces vacar-