bourg, le grand marché européen de bêtes féroces.
L’homme eut la chance de tomber, tout de suite, sur une véritable occasion : un sale jaguar adulte, dont le mauvais caractère aurait lassé la patience d’un saint et qu’on lui abandonna pour un prix dérisoire.
Ce jaguar fut introduit dans une forte malle, une de ces fortes malles où la tôle d’acier joue un rôle plus considérable que l’osier ou la toile cirée.
Un rapide steam-boat ramena vers Marseille le grincheux Captain et son farouche compagnon.
Le jaguar qui, à l’état libre, n’est déjà pas d’une mansuétude désordonnée, perd encore de sa sociabilité par le séjour d’une semaine dans une malle, même quand son maître a pris la précaution d’enfermer avec lui une dizaine de kilogrammes de viande de cheval premier choix.
Notre jaguar ne se comporta pas autrement que la plupart de ses congénères.
Précisément, le garçon de l’hôtel eut la fâcheuse pensée de s’approprier un mouchoir de poche appartenant à notre ami.