Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mon cher Cap, vous avez la parole :

— Les Compagnies de chemins de fer, comme d’ailleurs les Messageries maritimes et autres, font payer le transport des marchandises, selon le poids desdites denrées.

Or, je vous prie, que pèse le gaz d’éclairage ?

Ne se contentant pas de peser rien du tout, il pousse la coquetterie jusqu’à peser moins que rien, en vertu du principe d’Archimède.

(Une courte parenthèse, si vous voulez, le temps de prendre un alabazam cocktail[1] : avez-vous remarqué qu’on parle toujours du principe d’Archimède et non de ses principes, dont il était, d’ailleurs, dénué à ce point, que sortant du bain il se promenait tout nu dans les plus fréquentées artères de Syracuse, pour se sécher, disait-il ?)

Il arriverait donc, qu’en bonne logique, les Compagnies devraient remettre, au lieu de les percevoir, des sommes pour le transport de cette marchandise à poids négatif.

Les choses se passeraient-elles ainsi dans la pratique ? Je ne crois pas.

Les administrations feraient intervenir la

  1. Glace pilée, quelques gouttes d’angustura et de jus de citron, cuillerée à café de curaçao, remplir avec cognac, passez, zeste de citron, servez. Tel est l’Alabazam.