Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/273

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cet Américain, sur la recommandation de Cap, devint tout de suite mon ami.

Le français qu’il parlait était un français irréprochable déjà ; seuls, quelques mots auraient gagné à être plus correctement prononcés.

Ainsi, il disait flott, pott, comme si ces mots, à l’instar de son nom, eussent comporté deux t.

Sur une simple observation, il rectifia ces petites imperfections, et parla bientôt aussi purement que M. Le Bargy.

Je me suis beaucoup attaché à mon ami Bott, esprit original, et tout de primesaut.

Un matin que je l’avais rencontré sur la plage, il me proposa un match à la carabine.

J’acceptai d’autant plus volontiers que je connais les personnes qui tiennent le tir, jeunes et délurées Montmartroises dont la jolie sœur aînée porte un nom fort connu dans l’armorial de la galanterie parisienne.

Bott, excellent tireur pourtant, dut s’incliner devant mon écrasante supériorité : après un grand nombre de cartons, il renonça à la lutte et paya la note ès mains d’une des jeunes filles, cependant que je complimentais l’autre sur la jolie tournure que prenait sa taille.

— Au revoir, mesdemoiselles.