Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/38

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Oui, le voilà ! Je n’ai aucune raison pour cacher la sélection que je viens de faire, et je n’éprouve aucune crainte à livrer ce nom au public.

Je dois l’avouer, au premier abord, je me défiais un peu : candidat anti-bureaucratique et anti-européen, cela pouvait cacher des ambitions désastreuses et entraîner à des conséquences désolantes. Il est toujours désagréable de se faire naturaliser Patagon pour expliquer son vote ; mais à la suite de la réunion publique que le Captain Cap a donnée, je n’ai pas hésité un seul instant à l’acclamer frénétiquement, et si je n’ai pas été le premier à dételer sa voiture, c’est que j’ai peur des chevaux, même de fiacre.

Mon candidat, le Captain Cap, dans son assemblée électorale, a fait lui-même sa biographie.

Il a l’accent anglais, est né à Paris, mais je le soupçonne de parents marseillais. Son passé promet pour son avenir : il a fait dix ans la chasse aux veaux-marins, arrêté dix trains en marche, et Dieu sait s’ils vont vite dans le Far-West ; enfin, — enfoncé le capitaine de quinze ans de Jules Verne — lui l’était déjà à douze ans !