Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/70

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montmartroise, et de l’autre opéra certaines passes connues de lui seul.

Un, deux, trois… ça y est ! Elle dort.

Alors Cap sortit de sa poche une pomme de terre crue et une goyave.

Ayant pelé l’une et l’autre, et présentant au sujet un morceau de pomme de terre crue, il dit d’une voix forte où trépidait la suggestion :

— Mangez cela, c’est de la goyave !

L’enfant n’eut pas plus tôt mastiqué une parcelle du tubercule cher à Parmentier qu’elle en manifesta un grand dégoût.

Et même elle le cracha, grimaceuse en diable.

Un sourire sur les lèvres, Cap changea d’expérience.

Ce fut la goyave qu’il présenta à la jeune personne, en lui disant d’une voix non moins forte :

— Mangez cela, c’est de la pomme de terre crue.

L’enfant n’eut pas plus tôt mastiqué une parcelle de ce fruit délicieux qu’elle en redemanda.

Y passa la totale goyave.

Si vous vous imaginez que Cap fut le moins du monde désarçonné par ce résultat non prévu vous commettez une erreur grave.