Page:Allais - Le Parapluie de l’escouade.djvu/140

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la hâte, on forme une colonne dont le lieutenant Cornuel prend le commandement et nous voilà partis. Une nuit noire, mon cher ami, mais d’un noir ! On se serait cru dans une mine de houille à Taupin. Pas de lune, pas d’étoiles au ciel, et pas de becs de gaz dans les rizières !

— Allons donc !

— Tout à coup, nous nous sentons éclairés, aux flancs de la colonne, par une lumière douce, étrange, fantastique. On croyait marcher dans de l’or gazeux. Nous regardons autour de nous et nous apercevons… devine quoi ?

— Ne me fais pas languir !

— Des tigres mon vieux ! Une bande de tigres. Les yeux de ces fauves brillaient, telles des braises, et tous les regards de ces fauves réunis constituaient une lumière superbe.

— Épatant !

— Depuis cette époque, l’idée me tourmentait de mettre en pratique un éclairage