Page:Allais - Le Parapluie de l’escouade.djvu/224

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sortie du cimetière, il nous supplia de ne pas le quitter.

Nous passâmes la soirée ensemble, tâchant de l’étourdir.

À la fermeture de la brasserie, l’idée de rentrer seul chez lui l’épouvanta.

Un de nous en eut pitié et proposa :

— Un petit poker chez moi, ça vous va-t-il ?

Il était deux heures du matin. On se mit à jouer. Toute la nuit, le Raffineur gagna, comme il n’avait jamais gagné, même au plus beau temps de la tante de Clamart. Avec des gestes de somnambule, il ramassait son gain et nous le reprêtait pour entretenir le jeu.

Jusqu’au jour, cette veine se maintint, vertigineuse, folle.

Sans nous communiquer un mot, nous