Page:Allais - Le Parapluie de l’escouade.djvu/266

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dont le nom était madame veuve Piquot. Pour m’amuser, je l’appelais la veuve Clicquot. Ça la mettait en rage, je n’ai jamais su pourquoi, mais moi, ça me divertissait énormément.

De la plaisanterie à une affaire sérieuse, il n’y a qu’un pas. Ce pas… je le bondis !

Un matin, j’emmenai Ninie chez un notaire et je fondai la maison Veuve Piquot, moi associé, pour la vente des vins de Champagne.

Veuve Piquot… Veuve Clicquot. Les Américains, qui sont un peuple neuf, me disais-je, n’y verront que du feu. Et me voilà parti en Amérique avec je ne sais plus combien de mille bouteilles.

Hélas ! le peuple américain, malgré sa jeunesse relative, s’obstina à repousser ma pauvre Veuve Piquot. Je dus liquider mon