Page:Allais - Le Parapluie de l’escouade.djvu/70

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d’azur, était élève dans une excellente pharmacie de Paris. Son temps s’écoulait entre les préoccupations officinales et la lecture, jamais close, des Fleurs du Mal.

Pas un mot murmuré près de lui ; pas une image évoquée, pas un rien du tout, quoi ! qui ne déclanchât en sa tête, et tout de suite, un vers ou deux du divin beau-fils du général Aupick.

Or, un jour, une dame entra dans la pharmacie et lui dit :

— Nous venons, mon mari et moi, de mettre du vin en bouteilles, mais le fond de la barrique est affreusement trouble, et je viens vous prier de me donner un filtre.

Le jeune potard donna le filtre.

Soit que ce filtre fût, vraiment, composé