Page:Allais - Ne nous frappons pas.djvu/119

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Soudain, une sueur livide emperla tout mon corps : je venais de me rappeler, trop tard, hélas ! que le menu de mon dîner avait comporté un fort lot d’asperges.

Qu’on me permette de n’insister point.

Cette pénible aventure me servit de leçon, et depuis cette époque, j’évitai soigneusement les asperges quand la nuit suivante ne s’annonçait pas sûrement solitaire.

Bien mieux : non seulement j’évitai les asperges, mais j’allai même jusqu’à absorber, aux soirs de bonheur, des capsules de térébenthine, substance qui, comme chacun sait, communique au liquide en question une suave odeur de violette.

Mieux encore !… Mais vous allez douter.

Parfumer, c’était déjà bien, mais j’eus l’idée de compléter mon œuvre au moyen d’un agréable coloriage.

À partir de ce moment, je ne sortis jamais