Page:Allais - Ne nous frappons pas.djvu/190

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rer telle, tant que se prolongeront les siècles et les siècles.

Ne lui parlez pas de la rattacher au continent par le plus étroit tunnel, par le plus arachnéen pont, vous perdriez votre temps et votre salive.

Ce parti-pris d’insulariat quand même (passez-moi le mot) est tellement ancré au cœur des vieux Angliches que, jadis, lorsqu’il s’agit de relier l’Angleterre au continent au moyen des simples câbles télégraphiques, beaucoup de ces messieurs protestèrent avec la plus sombre énergie.

On obtint l’acquiescement de ces entêtés en leur persuadant que, s’il n’était pas solidement attaché à la terre ferme, leur pays bientôt prêt à flotter, s’en irait à la dérive, par les océans les plus variés. (J’ai conté l’aventure naguère.)

Avouons-le : les Anglais ont raison.

Les Anglais, d’ailleurs, ont toujours raison.