Page:Allais - Ne nous frappons pas.djvu/252

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tenons enfin, la température rêvée ! La voilà bien, la température rêvée, la voilà bien !

(Ai-je besoin de souligner qu’en disant ces derniers mots, mon chef de gare imitait l’accent de notre vieux camarade José Dupuis ?)

Il s’expliqua en ces termes :

— Vous pensez bien, mon cher monsieur, qu’une Compagnie de chemin de fer un peu occupée, comme la nôtre, a d’autres chats à fouetter que de surveiller la température, étonnamment variable, de son matériel roulant. Si on écoutait les voyageurs, il faudrait les chauffer l’hiver, les rafraîchir l’été. La satisfaction de toutes ces exigences coûterait fort cher à nos pauvres petits actionnaires chéris. Aussi, a-t-on voté, dans notre derniere assemblée de grosses légumes, l’unification de la température pour toutes les saisons. Après pas mal de discours à tendances diverses, l’adoption de la température