Page:Allais - Ne nous frappons pas.djvu/256

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— Non, la chère petite ! Trompé par les apparences, je l’ai salement plaquée la semaine dernière. Mais que de remords aujourd’hui ! Lis plutôt.

Je lus :

« Encore une lettre de moi, Émile, mais rassure-toi, c’est la dernière et le service que je viens te demander est le dernier, le bien dernier.

» Oh ! je ne viens pas récriminer, car en nous quittant, tu t’es chiquement conduit avec moi et je ne t’en veux pas de ton erreur, bien excusable, car, en effet, mes cousins de Commercy avec lesquels tes amis m’ont rencontrée ressemblent beaucoup aux gigolos de la rue Lepic que tu m’as si durement reprochés.

» Aussi, je n’insiste pas et je te pardonne ton abandon.

» Malheureusement, Émile, je ne peux pas vivre sans toi et ma résolution de mourir est bien arrêtée.