Page:Allais - Ne nous frappons pas.djvu/291

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Chaque fois que la haïssable femme arrivait dans la maison de son gendre, pan ! un grand coup de parapluie[1] sur la tête de l’ex-roi des animaux, accompagné de cette facile injure.

— Tiens, sale bête, voilà pour toi !

Injure et coup auxquels notre lion opposait un dédain instructif, à la fois, atavique et fourni par l’empailleur.

Il arriva qu’un beau jour, le gendre s’impatienta de cette conduite inqualifiable et qu’il résolut d’y mettre fin.

La réussite obtenue dépassa ses espérances les plus flatteuses.

De l’intérieur de la noble bête, il extirpa le varech, immédiatement remplacé par un de ces phonographes Stentor auprès desquels les trompettes de Jéricho ne semblent que pâles flûtiaux, et sur le cylindre duquel

  1. Quand il faisait beau, le coup de parapluie se transformait en coup d’ombrelle.