Page:Allais - Ne nous frappons pas.djvu/7

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» M. Dahl poursuivit l’expérience : il vida l’aquarium.

» Le hareng parut incommodé ; mais il en prit son parti, s’accoutuma au régime sec, respira comme un terrien et s’éleva d’un degré dans l’échelle des êtres.

» Pour le récompenser, M. Dahl le tira du bocal inutile, le posa sur le sol et lui apprit à vivre ainsi que le comportait sa nouvelle dignité.

» La bête était intelligente, affectueuse, souple ; elle fit tout ce qu’on voulut.

» Elle s’accommoda de nourritures inusitées chez les poissons, mangea dans la main de ses hôtes et s’éprit pour son maître d’une amitié si vive qu’elle témoignait un chagrin véritable quand celui-ci la quittait pour se rendre à ses occupations (sic !).

» Alors, M. Dahl jugea le moment venu de franchir la seconde étape : il instruisit le docile animal à ramper comme font les serpents.